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blog different
25 avril 2008

Procrastinations parisiennes

Je sais que je ne vous ai toujours pas parlé de mon nouveau travail, mais ça attendra. Pour l’instant, j’ai envie de vous parler de la semaine de vacances que j’ai enfin décidé de prendre. N’étant guère habituée à une escapade de cette courte durée, je me suis trouvée assez embarrassée sur le choix de la destination. Les exigences étaient les suivantes : pas trop cher, avec moins de trois heures de décalage horaire, un endroit éloigné de la notion de ville (sauvage, ouvert, avec des paysages rugueux et de grandes ballades en perspective) et le plus dépaysant possible.

J’ai éliminé les pays de l’Est qui ne m’attirent pas plus que ça, l’Espagne qui ne m’attire pas plus que ça, le Portugal qui m’attire mais que je rêve de faire en amoureux (la faute à Kessel et à ses envoûtants Amants du Tage), l’ex-URSS parce que j’aimerais y passer un mois ou plus, la Méditerranée parce que c’est pas parce que c’est pas cher que j’ai envie de faire la crêpe sur une plage de Djerba ou de Sharm-el-Sheik. Restaient quelques vieux fantasmes : l’Islande, la Norvège, le Danemark, tous trois trop froids et trop coûteux ; une brève mission humanitaire en Afrique (mais après renseignements, les missions débutent fin mai) ; New-York (j’aurais fait une exception sur le décalage horaire mais, si les avions étaient abordables, les hôtels, eux, ne l’étaient pas. Le moindre lit de dortoir d’auberge de jeunesse dans un coin coupe-gorge au fin fond de Harlem revenait déjà à 35$...)

Au final, après trois jours d’interrogations multiples entrecoupés de longues siestes récupératrices et de procrastinations diverses au soleil dans mon jardin, j’ai réalisé pourquoi cette décision me prenait autant de temps. La vérité, c’est que le seul endroit dont j’avais envie, le seul lieu dont je ressentais une nécessité viscérale, c’était l’Ecosse de mon enfance. Cette Ecosse lointaine qui m’a filé entre les doigts lorsque mon père a vendu notre maison de l’île de Mull. Cette maison où j’avais grandi, appris à apprivoiser la solitude par de longues marches dans la lande, le seul endroit de cette planète qui coule dans mes veines.

C’est le seul lieu qui me manque et pourtant c’est le seul où je ne puis retourner. Voir ma maison de loin, je l’ai fait une fois il y a quatre ans, c’était un crève-cœur. Comme si j’avais été exilée de ma propre vie. Je ne peux pas retourner sur Mull pour l’instant. Alors, pour surseoir à mon besoin de Mull, j’ai réfléchi aux lieux qui s’en rapprochent et qui me tentent.

Et tout à coup, je me suis souvenue : j’ai toujours rêvé de visiter le parc naturel du Lake District.

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