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blog different
20 juillet 2015

Fragments de vie

Il y a si longtemps que je n'écris plus régulièrement ici, que j'ignore si mes lecteurs et commentateurs assidûs du passé me rendent encore une petite visite occasionnelle. 

Je vais bien, j'ai juste de moins en moins de temps pour tout, il me semble qu'au fur et à mesure des années, le sablier s'accélère. Je cligne des yeux et j'ai deux ans de plus. Cela évolue de plus en plus vers la science-fiction. 

Alors, pour donner de mes nouvelles, en version abrégée, voici quelques miettes de ma vie. 

La thèse est enfin en cours de rédaction à rythme régulier, il serait temps en cette 5ème année. J'ai toujours l'impression d'écoper la mer à la petite cuiller, mais je me dis qu'à chaque page écrite, c'est toujours une de moins sur celles qui me restent à écrire. 

Côté cœur, il y a eu un peu d'animation ces temps-ci. J'ai caressé de très près le rêve de devenir maman. Ce n'est pas encore arrivé, mais les choses suivent leur cours, rdv au prochain épisode. 

En attendant, vous souvenez-vous de ce projet de parrainage que j'avais évoqué par le passé? Je n'en avais plus reparlé, mais en revanche, j'avais agi. Pendant 3 ans, j'ai parrainé une petite fille au Cambodge, Soktouch Net. Je lui écrivais, elle me renvoyait des petits dessins avec deux ou trois lignes dans un anglais trébuchant. Et puis du jour au lendemain, tout s'est arrêté. Sa famille a quitté le village sans crier gare, et l'organisme humanitaire n'a rien fait pour maintenir le contact ou m'offrir la possibilité de continuer le parrainage autrement. J'ai salement déchanté sur ce type d'organisation et ce que j'ai découvert en faisant un peu de vagues. 

Et puis comme souvent dans ma vie, lorsqu'une porte se ferme, une autre s'ouvre. A la mort de mon père, son cousin germain, qui avait été comme un frère pour lui toute sa vie car ils avaient grandi ensemble pendant la guerre de 39-45, mais dont je n'avais jamais été proche, ce cousin, Philippe, s'est senti le devoir de veiller sur moi comme l'aurait fait mon père. Lorsque j'ai été recrutée comme prof de fac, il m'a emmenée dans un restau étoilé pour fêter cela. Cela m'a émue. Contrairement aux personnes de sa génération qui attendent souvent qu'on leur téléphone et ne décrochent jamais le téléphone elles-mêmes car elles estiment que c'est aux jeunes d'aller vers leurs aînés, Philippe, lui, n'hésitait pas à téléphoner pour prendre de mes nouvelles quand il n'en avait pas depuis un moment. Je l'ai découvert, découvert son humanité, son humanisme aussi, lui qui faisait du bénévolat auprès des jeunes de sa petite ville du fin fond du 78. Au fil du temps, Philippe est réellement devenu un second père pour moi, et j'ai ressenti toute la gratitude du monde que la vie m'ait offert cette seconde chance. Et puis, en novembre il y a bientôt trois ans, il nous a quittés. 

J'avais tenté de lui dire à ma manière ce qu'il représentait pour moi, je ne sais pas s'il l'a bien compris, car sa disparition a été brutale. Une grande frustration est montée en moi, née de ce sentiment d'avoir failli à le remercier correctement de l'immense générosité de cœur dont il avait fait preuve à mon endroit. Et je me suis mise à réfléchir à ce que je pourrais faire pour faire sens de tout cela. 

Je crois profondément au fait que la vie nous envoie des signes lorsque nous sommes disposés à les voir. Un jour j'ai allumé la télévision, et il y avait un reportage sur l'association "Parrains par Mille" (http://parrainsparmille.org, j'insère une petite bannière en bas de ce post). Le déclic a été immédiat. J'ai envoyé un dossier, ai fait le parcours du combattant de six mois pour devenir marraine et aujourd'hui, j'ai une merveilleuse petite fille dans ma vie. 

Elle s'appelle Ramata. Je l'ai connue l'année de ses trois ans, elle en aura 6 en novembre. Dès notre première rencontre, au jardin du Luxembourg en juillet 2013, elle m'a souri de toutes ses petites dents. 

Vous dire à quel point ce petit être remplit ma vie de joie et d'éclats de rire, les mots y failliraient. Elle est ma lune et mes étoiles, et chaque rayon de soleil dans l'intervalle. 

J'ai gagné une deuxième famille malienne, qui fait Noël avec nous, et une amie dans la personne de sa mère, que j'adore. Arrivée en France il y a 6 ans 1/2, elle a rencontré un Français de 55 ans, de 20 ans son aîné. Après plusieurs mois passés ensemble, il lui a dit qu'il voulait un enfant. Lorsqu'elle est tombée enceinte, il lui a demandé d'avorter et l'a laissée tomber. Ramata n'a jamais connu son père, et toute sa famille vit au Mali. Le miracle de cette rencontre, c'est que nous avons chacune de notre côté retrouvé une famille. 

Et ma mère, qui désespérait de devenir grand-mère, a désormais le loisir de tricoter à l'infini pour sa petite-fille d'adoption, qui lui saute dans les bras dès qu'elle la voit.

L'an dernier j'ai emmené Ramata à la mer, lui ai fait découvrir sa première baignade. Dans ma chambre d'amis jadis inutilisée, il y a désormais un car de Barbie, une peluche raton-laveur, une étagère de livres pour enfants, des puzzles, des jeux de construction. Sans oublier la pizzeria Play-Doh, pour faire des pizzas en pâte à modeler. 

Je surnomme Ramata mon "lapin Duracell" (vous vous souvenez de cette vieille pub des années 80, "Duracell dure plus longtemps"?). Son infatigable énergie, son indéracinable bonne humeur, sa gaîté spontanée, son appétit de vie, quelle chance pour moi d'avoir fait rentrer cela dans ma vie. 

 



L'été dernier, je suis retournée en Croatie, finir de visiter ce pays qui m'a tant plu. Je connais désormais une cinquantaine de mots en serbo-croate. Un petit bout de langue en plus au compteur. 

Cet été, je le passe à rédiger la thèse, en grande partie à Paris. Je prendrai quelques jours je ne sais pas quand, pour un voyage je ne sais pas encore où. 

Voilà, je crois que j'ai résumé l'essentiel de ces deux dernières années, de ce qui compte vraiment. Lecteurs fidèles, si vous me suivez toujours, donnez-moi quelque nouvelle, cela me ferait plaisir de vous lire également.

 

Parrains Par' Mille - Parrainage de proximité -

L'association Parrains Par' Mille propose à des parrains et des marraines bénévoles d'offrir, près de chez eux, et selon leur disponibilité, du temps à un enfant ou un adolescent

http://parrainsparmille.org
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Commentaires
M
jé adorai ta blog, jy peu mydentifiou dan se que tou di. Mersi bocou jispere vou rivoir b1tot. allah proshain
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U
Je crois un peu aux coïncidences aussi : la preuve, je retourne sur ce blog après bien longtemps et j'y trouve un billet de bilan de vie après un long silence ! De mon côté, quelques billets épars mais pas le temps de lire les autres. En cause, deux ans assez mouvementés, mais peu enrichissants sur le plan personnel. Je travaille actuellement à me recentrer sur moi-même, comme on dit. (urgonthe/canthilde)
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2
During the waiting time (c'est bien ça ?)<br /> <br /> <br /> <br /> Re-bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je reviens sur cette histoire de temps.<br /> <br /> J'en prends un peu.<br /> <br /> <br /> <br /> Dans mon travail, dans le domaine de l'architecture, comme dans beaucoup de travail, la recherche du gain de temps est perpétuelle, parce que l'homme a lié le temps et l'argent dans beaucoup d'activités. Cela conduit à une forte segmentation du travail pour optimiser. <br /> <br /> Cela m'a poussé à changer de travail récemment pour reprendre goût à des choses simples, des tâches qui semblaient longues et abrutissantes sont redevenues courtes et intéressantes en changeant simplement d’environnement.<br /> <br /> <br /> <br /> Du coup, j'ai plus de temps.<br /> <br /> Une sensation certes, mais cela m'a changé aussi hors du travail. Je n'ai plus cette sensation d'accélération.<br /> <br /> <br /> <br /> Pas très clair tout ça.<br /> <br /> <br /> <br /> Dernier point.<br /> <br /> <br /> <br /> L'essentiel me semble être de rester curieux à tout, et surtout à des choses qui ne vous intéresse pas à priori, pour voir, sait-on jamais si ça pourrait pas être intéressant ?<br /> <br /> <br /> <br /> 2ou3delle
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2
CHRONIQUE DU TEMPS QUI PASSE.<br /> <br /> <br /> <br /> Souvent l’été, je passe en revue l’ensemble de mes nombreux marque-pages pour retrouver des sites oubliés, faire un peu de tri, reclasser certains perdus, classés trop vite. Voilà comment en cliquant sur l’icône blog different à l’avion de papier blanc sur fond bleu, je me suis retrouvé le 20 juillet 2015.<br /> <br /> Content de savoir que vous allez bien.<br /> <br /> La vie passe toujours à la même vitesse. Les activités changent, et en fonction de l’activité, la sensation éprouvée du temps qui passe n’est pas la même. Je me le répète parfois.<br /> <br /> <br /> <br /> Qu’ai-je découvert ces derniers temps ?<br /> <br /> <br /> <br /> En vrac. Comme ça vient. Je ne vais pas tarder à aller manger. Comment ai-je pu vivre sans avoir lu Tendre est la nuit (je l’aurai bien lu en vo, mais ma connaissance de l’anglais ne me le permet pas) de Francis Scott Fitzgerald (je me doute que vous connaissez l'auteur!) ? Je ne suis pas encore assez curieux. Je l’ai relu plusieurs fois. La description de l’univers est fabuleuse. Comme si l’on entendait les bulles de champagne, le bruit de la mer. Les enfants poussent. Je me suis remis à lire des livres de mathématiques aussi. Sur les espaces courbes, les géométries non euclidiennes. J’ai changé de travail pour y retrouver du plaisir. Un luxe que je me paye. J’ai repris du temps au temps pour écrire, dessiner, jamais assez. Je suis retourné en Afrique de l’ouest pour le travail, j’ai découvert un bout du « Quart vide » pour le plaisir. Des années que je voulais voir le désert. Je n'ai pas été déçu.<br /> <br /> La base du rapport au temps est ce que l’on en fait. Il m’arrive aussi de rester enfermé pour des raisons qui me submergent, puis la curiosité revient. Quand je vois tout ce que je n’ai pas encore vu, lu, bu, gouté, écouté. Le chemin sera encore long.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous.<br /> <br /> <br /> <br /> 2ou3delle<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis parfois, je relis Paul Eluard.<br /> <br /> <br /> <br /> Excusez-moi, il y sans doute quelques fautes.<br /> <br /> J'essayerai de revenir plus tard si j'ai d'autres choses à raconter.
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