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blog different
12 mars 2007

Ophélie, ne vois-tu rien venir?

Ce matin, comme hier matin et le jour d'avant encore, je me suis éveillée en sursaut de mes rêves.

Dans le premier rêve, Le bateau sur lequel j'étais avec ma mère faisait naufrage. Alors que tous les passagers se jetaient à l'eau les uns après les autres, j'ai retenu ma mère. Je lui ai dit que rester à bord jusqu'à la dernière seconde était notre seule chance. Nous étions en équilibre, à deux doigts de tomber, mais nous avons tenu bon jusqu'à ce que l'eau vienne nous lécher les pieds sur le bastingage du bateau. Et là, nous avons sauté. Nous avons été les seules survivantes.

Dans le second, je faisais un voyage en train. Le train déraillait, mon wagon tombait dans un lac et tous les passagers mouraient noyés sauf moi et une autre personne, un homme je crois. J'avais retenu ma respiration au moment où l'eau s'était engouffrée dans le wagon, et j'avais forcé mon chemin sous le déluge vers la sortie parce que je savais que c'était ce qu'il fallait faire pour s'échapper. Et puis j'avais nagé jusqu'à la rive, tremblante sur mes jambes, mais saine et sauve. Nous étions les seuls survivants. Plus tard, la police, qui avait partiellement sorti le wagon de l'eau, nous avait demandé de venir pour une reconstitution. J'avais vu les corps bleutés des passagers morts, encore assis sur leurs sièges. Mon estomac s'était tordu et j'avais vomi tout mon saoul devant l'horreur de la situation. Et puis j'avais fait mon devoir et participé à la reconstitution.

Dans le troisième, je fuyais. Je ne sais plus quoi. Sur les routes, les ponts, je marchais sans fin. Il y avait deux autres femmes avec moi, des inconnues, des jumelles, qui fuyaient aussi. A un moment, il a fallu traverser un lac à la nage. En arrivant vers l'autre rive, il y avait un homme qui m'attendait. Il m'a annoncé que les deux soeurs avaient été séparées dans leur fuite et que l'une d'entre elles avait disparu dans les eaux. Il m'a dit: "Fouille dans l'eau à ta droite, tu vas la trouver." J'ai promené ma main sous l'eau jusqu'à sentir quelque chose de dur, que j'ai agrippé. C'était la cheville de la soeur disparue. Morte elle aussi, un corps inerte que je retenais dans ma main et qui flottait vers la surface. J'ai lâché prise et elle s'est enfoncée dans les eaux sombres. J'ai demandé à l'homme si sa soeur savait. Il m'a dit non. J'ai marché les derniers mètres et pris pied sur la rive, survivante encore et toujours et suis partie en quête de la jumelle avec la mission de lui annoncer, telle un ange de la mort, la disparition de sa moitié.

Je ne comprends rien à ces rêves. Leur dénominateur commun: tous se noient sauf moi, parce qu'à chaque fois, mes bonnes réactions me sauvent, mais le prix de cette mort qui m'entoure est un lourd tribut à payer par la suite. Quelque part, en songeant à ma situation professionnelle actuelle, je comprendrais mieux si je rêvais que tous se sauvaient sauf moi! Mais ce n'est pas le cas, dans ces rêves je suis une survivante, ébranlée, traumatisée, mais une survivante, sans le moindre doute.

Dans le Tarot de Marseille, l'Arcane XIII (appelé à tort "la Mort" et figuré par un squelette fauchant des corps sur un sol noir) est un symbole de renaissance, de transformation intérieure profonde, de balayage du passé. Est-ce cela que je dois lire dans ces rêves?

Je donnerais cher pour avoir Freud sous la main en cet instant. En attendant, souhaitez-moi de la terre ferme pour la nuit prochaine.

 

XIII
(Source: Tarot de Marseille de Jodorowsky et Camoin)

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Commentaires
M
et quand on sait que tjrs selon Freud tout rêve est l'expression d'un désir...
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B
J'ai appris depuis que, selon Jung, nous sommes tous les personnages de nos rêves à la fois. <br /> <br /> Ce qui voudrait dire que je suis aussi la jumelle vivante, la jumelle noyée, les victimes, les flics et ma mère.<br /> <br /> Ben si avec ça je fais pas encore plus de cauchemars...
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2
Un rêve récurrent : le bateau à voile sur lequel je suis est en pleine tempête la nuit. A certains moments les vagues sont tellement hautes, qu’elles sont notre seul horizon. Je suis entouré de gens connus, une vingtaine, surtout des amis, et puis peu à peu imperceptiblement tout le monde a le mal de mer, tombe malade, panique, crie, pleure, certains passent par-dessus bord, nous les récupérons toujours. Tout est très sombre, rouge, noir. Seul l’intérieur de la cabine est éclairé. Le bateau part au lof, me voilà contraint pour tenir le cap de prendre la barre. Arrivée au port le lendemain matin. Comme une image plus « mode » du radeau de la méduse. Nous en en sortons. Tout le monde et sauvé, mais marqué à jamais.
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