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blog different
1 octobre 2006

You've got mail

Parfois, les jours où je déteste ma vie, j'ai recours à la drogue douce des comédies romantiques américaines. J'en ai un petit stock, choisies soigneusement, celles qui ont de l'esprit et évitent les écueils de la niaiserie, que je conserve dans un tiroir, pardon, dans deux tiroirs d'un petit meuble, juste au-dessus des films d'action et en dessous des Walt Disney. Je les fais venir directement des Etats-Unis via Amazon.com où je peux les avoir à moins d'un dollar pièce, parfois 0,1$, le croiriez-vous. Après, les frais d'envoi sont une autre histoire, et j'ai dû abandonner ma pratique car ils sont récemment passés de 3,50$ à 6$ la vidéo. Cela devient donc plus avantageux d'attendre les dvds bon marché... hélas, car vraiment ils se font attendre.

Aujourd'hui étant l'un de ces jours, je me suis cou-ra-geu-se-ment enfouie sous la couette et j'ai allumé le magnétoscope. You've Got Mail. Avec la pétillante Meg Ryan. Cela faisait une éternité que je ne l'avais revu, et j'ai retrouvé avec plaisir ces petites répliques bien troussées. Sa relation se termine, et son bientôt ex-petit ami lui demande s'il y a quelqu'un d'autre. "No. But there is the dream of someone else".

J'ai toujours trouvé la réponse courageuse. Je ne suis pas sûre que dans la vraie vie cette petite phrase d'apparence anodine passerait aussi bien. Et pourtant, combien de fois ai-je quitté des hommes (jusqu'au plus récent d'ailleurs) pour cette raison précise? Quitter quelqu'un alors que l'on n'a personne de nouveau qui vous attend au coin de la rue est l'un des actes les plus difficiles à concrétiser. Parce que c'est un saut dans le vide, dans le noir, et qui nécessite pour l'accomplir une profonde foi en son destin. Ce petit "il y a forcément quelqu'un de mieux pour moi" que vous devez vous cheviller au corps pour trouver la force de sauter. Et qui n'a rien à voir avec le concept "l'herbe est plus verte ailleurs". Non, c'est juste cette foi qu'un épanouissement existe dans le futur pour soi-même, et la décision de partir à sa recherche parce que là où vous vous situez en ce moment, il n'y a pas d'épanouissement possible.

Aujourd'hui, je sais que ma vie ne pourrait qu'être mieux, meilleure, plus heureuse. Parce que depuis deux ou trois ans, j'ai le sentiment de traverser une période vraiment ingrate. Parfois, je suis fière de moi, d'avoir choisi une voie difficile et âpre. Parfois, je baisse les bras, en regardant mon compte en banque chroniquement vide, les refus de piges qui s'accumulent, les collaborations envisagées qui tournent court. Je songe à l'époque pas si distante où je brillais dans les conversations dînatoires à force d'anecdotes colorées. Mes amis me font encore une réputation d'aventurière et de voyageuse, qui me semble bien usurpée depuis trois ans que mon compte en banque me cloue à Paris.

C'est vrai, quoi, quand le boulot ne décolle pas, que l'avenir semble brouillé, que les finances vous font honte, à quoi se raccrocher? Moi qui n'ai fait qu'apprécier mon célibat ces derniers temps parce qu'il me permettait enfin de penser à moi, à mes projets, je me suis surprise en ces jours de cafard à souhaiter des bras cajôleurs. Ces derniers mois, j'ai fui les sorties, me suis beaucoup repliée sur moi-même et des échappatoires plus ou moins convaincants. Pour ne pas avoir à être celle qui barbe tout le monde avec ses soucis dans les dîners parce qu'objectivement, vraiment rien de bien ni de folichon ne s'est produit de racontable. Au point que ce blog m'a pesé, et je n'ai pas eu envie d'écrire pour ne rien dire, d'où mon silence ces jours-ci (en dehors des jours début septembre où j'étais débordée). Vous savez tout.

Qu'elle est terrible cette société où nous avons grandi dans l'idée que l'argent que nous gagnons nous donne de la valeur à nous-mêmes! Parce que quand on n'en gagne pas...

J'ai rendez-vous mardi après-midi pour une potentielle bouffée d'oxygène sous forme d'espoir. Une illustre collaboration qui me remonterait vraiment le moral. Parce qu'on ne peut pas toujours et encore trouver le courage en soi de rebondir tandis que les problèmes s'accumulent et que rien ne va vraiment. Ah que j'ai fort besoin ces jours-ci d'un brin de soleil pour me tirer à nouveau vers l'avant...

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Commentaires
P
Jamais, jamais, jamais ce n'est une erreur que de se donner du temps pour faire ce que l'on veut. Mais c'est plus difficile.<br /> "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles" Epictète<br /> Bref. Accroche-toi. Sois exigente. ça va prendre du temps, mais ça finira par s'arranger.<br /> Très important : se donner les moyens de faire des rencontres et toujours avoir l'air contente. Rien ne fait fuir les bonnes choses que d'avoir l'air inquiet, maheureux ou découragé.
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R
rien que d'exposer lucidement la vérité comme tu le fais, c'est courageux. good luck !
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B
Bah, finalement, la personne a téléphoné une heure avant le rdv pour l'annuler! Et le reporter... je vous le donne en mille... d'un mois!!! <br /> <br /> Comme qui disait... "Elles se rendent pas compte"...<br /> <br /> Merci Mymy pour tes compliments, mais si pour mon propre malheur je suis archi-lucide, le courage en ce moment, je ne vois pas bien où tu l'aperçois...
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C
L'argent, un beau mariage, des beaux enfants, une belle maison... La liste est longue de ce qu'il faudrait avoir pour briller en société ou juste, malheureusement, pour se faire accepter dans sa famille.
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M
Si seulement j'avais TON courage ou ta lucidité...<br /> <br /> en tous cas, je t'envoie des pélletées de chance pour cette "possible" collaboration. :)))
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