Rêve n°4: Pour qui sonne le glas
Cette nuit, j’ai rêvé que je mourais.
Je me sens très mal, incroyablement mal. Je ne souffre d’aucune maladie apparente, mais la sensation de malaise ressentie est extrêmement violente.
Ma mère n’est pas loin de moi. Je suis debout. Je lui dis que je vais mourir. Je m’allonge sur le lit, toute droite, les bras le long du corps. Petit à petit, je sens mon corps devenir immobile, je perds lentement la capacité à bouger. Mon cerveau fonctionne encore. Je me sens recouverte d’une sorte d’ouate blanche et froide, nimbée de neige. Mon corps se refroidit. Petit à petit, mon esprit se fige lui aussi. Je sombre dans le blanc. Je suis morte.
Quelques mois ont passé. C'est comme le dégel de printemps, avec la neige qui fond. Je m’éveille. Je suis toujours étendue sur le lit. Je ne suis plus morte. Je vois ma mère, elle me serre dans ses bras. Elle me demande comment je savais que j’allais mourir.
« Je le savais, je le sentais, le moment était venu. C’est tout. »
"No man is an island,
Entire of itself.
Each is a piece of the continent,
A part of the main.
If a clod be washed away by the sea,
Europe is the less.
As well as if a promontory were.
As well as if a manner of thine own
Or of thine friend's were.
Each man's death diminishes me,
For I am involved in mankind.
Therefore, send not to know
For whom the bell tolls,
It tolls for thee."
- John Donne -