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blog different
1 septembre 2009

BD: sauce gribiche ou sauce au poivre?

Pré-rentrée.

Debout à 5h30 du mat, ça fait mal. Mais l'anticipation du premier jour maintient mes paupières bien ouvertes. Une douche, un café et en route.

Quinze minutes de marche jusqu'à la ligne de métro qui m'économise un changement, une dizaine de stations, puis dix minutes de changement interminable à Gare du Nord, et l'infernale odeur d'urine du quai du RER D me prend à la gorge, à croire que tous les clochards de la gare viennent se soulager là. Vingt minutes de RER complètent l'itinéraire. J'émerge d'un souterrain patibulaire devant un modeste terminal de bus de banlieue dont nul ne dessert mon lycée d'affectation. Aucune plaque de rue pour m'aider et aucun des passants que je hèle ne semble parler mon idiome et encore moins être capable de m'indiquer dans quelle rue je me trouve. Ca commence bien pour me repérer sur le plan Google Maps que j'ai imprimé la veille. Finalement, on m'indique une vague direction, je me mets en marche. Je passe devant un rond-point sans intérêt avec un café où les alcooliques du matin me dévisagent. Je poursuis. Une aimable rangée de pavillons apparaît, cernée d'humbles jardinets. Chacun a son parterre ou ses potiches de fleurs. Un habitant a même construit des nains de jardin et des épouvantails avec des pots en terre cuite peints pour veiller sur ses salades et ses choux-fleurs. Moi qui attendais des barres de HLM, tout cela est étonnamment coquet et pimpant. Et si ces vingt-cinq minutes de marche qui se surajoutent au vingt précédentes ne me paraissaient pas interminables (je songe notamment à la version hivernale et verglacée du même trajet), je trouverais presque à ces instants effleurés par un timide soleil matinal une teneur bucolique.

Incongruité, si l'on considère mon heure de réveil: j'ai réussi à accumuler dix minutes de retard. Toujours pas de panneau qui indique le lycée. Il n'y en aura aucun. Finalement, le bâtiment apparaît, tout en longueur. Il est cerné d'un imposant grillage vert d'environ deux mètres cinquante de hauteur. Je suis glacée par l'impression patibulaire qui se dégage du lieu et qui n'est pas sans évoquer l'institution carcérale. L'enceinte est si grande (comme deux terrains de rugby juxtaposés), que je mets un moment à repérer la minuscule entrée dissimulée dans le grillage et que rien ne balise, sinon une caméra. Je m'approche. Une voix me demande de m'identifier par l'interphone. La petite grille s'ouvre. Personne en vue. Pas très accueillant pour une pré-rentrée. Et vu la configuration du lieu, je n'ai pas la moindre idée d'où peut se situer l'administration à laquelle je suis attendue. Mais mon Cerbère émerge d'une loge invisible et me désigne la direction à prendre avec un sourire qui fleure bon le soleil des Antilles.

[Suite au prochain épisode]

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