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blog different
19 août 2008

Blue Hotel

Long silence depuis deux mois. Je n'avais rien à dire. Mon existence neutre ne me suscitait aucune envie d'écrire, j'avais la plume sèche.

L'inspiration m'est revenue en voyant Sagan, où Sylvie Testud excelle à restituer Françoise. Il y a quelques années, je l'avais photographiée. J'en avais tiré un portrait en particulier, en noir et blanc, dont je suis très fière. J'avais soif de connaître sa vie, qui m'a d'ailleurs en de nombreux points évoquée celle du Castor, Simone de Beauvoir.

Ces deux heures cinématographiques m'ont laissée songeuse, certaines phrases de sa main ayant trouvé une résonance inattendue en moi.

Depuis janvier de cette année, je m'exerce à lâcher prise: de mes désirs professionnels, d'une certaine conception candide de la vie où les rêves de toujours ont une place pour se réaliser, d'une manière d'envisager les rapports humains. Je m'affranchis des dépendances affectives héritées de l'enfance.

C'était une décision contrainte, mais j'ai fait le choix de ne pas la combattre vainement: peut-être était-il temps.

Alors que l'idée que je me faisais de mon avenir recelait mille promesses, j'ai échoué à accoucher du moi-même que je souhaitais plus que tout. Une porte s'est fermée.

Aujourd'hui, je chemine sans entrain vers un avenir beaucoup plus certain, plus accessible, plus matérialiste, tellement moins fécond en promesses. Mais je marche.

Je veux au moins réussir cela.

La seule chose qui me permette d'avancer ainsi, c'est cet espoir naïf que d'autres portes s'ouvriront qui me feront oublier celle que j'ai scellée. L'espoir intangible que l'avenir recèle un bonheur tangible. L'espoir fou que la déviation que j'emprunte aujourd'hui bifurque un jour au point de recroiser la voie que je m'étais tracée. Je ne peux me dessaisir de cette candeur-là.

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