Repli
Il fallait bien que cela arrive un jour...
Il semblerait que le succès croissant de mon blog revienne me claquer au visage.
L'anonyme Blogdifferent ne se livre pas assez? Qu'à cela ne tienne, allons fouiller. Le nouveau sport de mes lecteurs: la chasse.
Mea culpa: ce connard de Gmail (je ne vois pas d'autre mot) livre votre vrai nom, prénom, et adresse email véritable à ceux à qui vous écrivez par le biais d'une adresse "remailer" (une adresse virtuelle qui fait suivre vos mails à votre adresse mail véritable). Exemple: vous pensez écrire un mail anonyme depuis votre adresse mail Blogdifferent, mais voici ce que vos correspondants voient, "Brigitte Jaune <brigittejaune@trucmuche.org> vous écrit de la part de Blogdifferent".
Violation totale de la vie privée qui, je pense, devrait être attaquable en justice... Je me suis fait prendre deux fois, la même journée, avec deux lecteurs, avant de constater les dégâts. Je tenais alors deux blogs, Blogdifferent et un autre blog, totalement secret, qu'aucun de mes proches ne connaissait. Démasquée, je l'ai fermé dans la journée. Après six mois de billets, j'y avais des lecteurs fidèles, franchement, c'était un crève-coeur. Pour Blogdifferent, j'ai choisi de tenir bon. Sur le fond, je n'ai rien à cacher, ni de ce que je suis, ni de mes amours, a fortiori à des inconnus, dont certains me lisent à l'autre bout du monde. Mais le problème, ce sont les dérapages.
Il y a les petits malins qui font des recoupements à partir de certaines infos. Je suis vieille internaute (en ligne depuis 1997), très présente sur le web, j'ai une dizaine de sites, alors pour les gens motivés et agiles du clavier, ce n'est pas impossible d'en découvrir plus.
Et là, les dérapages commencent. Des lecteurs vous envoient des messages en vous disant ce qu'ils ont trouvé sur vous ailleurs, commentent vos activités (photo)journalistiques, vos hobbies. Ils postent des allusions pas très fines en commentaire du blog. Puis on découvre que vous êtes sur Skype, on trouve votre numéro de portable sur votre site professionnel et tout à coup les sms défilent à 22 heures. La prochaine étape: vos lecteurs au bout du fil.
Panique à bord. Vous n'en demandiez pas tant. Vous ne demandiez rien, d'ailleurs, vous vouliez rester une anonyme. Continuer à vous livrer en pâture sans retenue à de parfaits inconnus, le coeur insouciant.
Tout cela part d'une bonne intention conviviale: connaître le visage derrière les mots, briser le virtuel. Et je reçois cette bonne intention comme telle, sans penser à mal. Au fond, cette curiosité un peu envahissante est un compliment détourné.
Seulement, aujourd'hui, c'est l'accumulation: trois lecteurs qui me font le coup dans la journée et je frôle l'overdose: envie de tout plaquer, de fermer Blogdifferent. Juste pour ne plus me sentir comme aujourd'hui, un peu traquée, condamnée pour le meilleur et pour le pire à avoir des relations bien réelles avec mes lecteurs les plus audacieux. M'ont-ils seulement demandé si je souhaitais être contactée de la sorte?
Voilà un aspect de mon caractère que vous ne pouviez connaître: sous ma facilité de confession, derrière le masque de la franchise débonnaire, sous la surface d'une personnalité expansive et extravertie en société, se cache une personne un peu sauvage, qui se protège et qui vit un peu mal ces intrusions...
J'ai donc supprimé le "contactez l'auteur" qui figurait sous ma photo (que je songe également à retirer), je le regrette sincèrement car je sais que cela pénalisera surtout les personnes (notamment les nouveaux visiteurs) que je ne souhaitais nullement exclure par ce biais. Enfin, il leur restera toujours la possibilité, pour les requêtes d'importance, de me laisser un commentaire me demandant de les contacter. Je continuerai bien sûr également à répondre aux commentaires laissés en ligne et vous enjoins à revenir voir vos commentaires dans les jours qui suivent pour lire les réponses que je leur fais.
Voilà, au moins, de quoi me prémunir à l'avenir des dérapages insidieux des logiciels de mail. Pour le reste, si vous en découvrez plus sur moi, faîtes-moi la courtoisie de ne pas vous en vanter dans les commentaires... et de respecter mon anonymat. Merci.