Life on Mars
Il ne m'arrive jamais les mêmes histoires qu'à tout le monde.
J'ai récemment déménagé, vous le savez. Et, entre parenthèses, ma vie a sombré dans le chaos le plus total depuis (pour la bonne cause), d'où la raison de mon silence prolongé, tapie comme je suis entre deux cartons, enfouie sous un bon centimètre de poussière grasse de plâtre.
Comme formalité de déménagement, j'ai loué les services de "suivi de courrier" de La Poste. Rien d'anormal jusque-là. Ainsi, ce soir, en rentrant, je ramasse mon courrier dans ma nouvelle boîte et je l'ouvre distraitement, sans remarquer un en-tête militaire qui aurait pu attirer mon attention: il fait noir dans l'entrée et comme l'adresse initiale du destinataire est recouverte par le gros autocollant rouge de la réexpédition, je ne m'aperçois de l'erreur qu'une fois le courrier ouvert à la lumière, en découvrant à l'intérieur un nom inconnu.
Me disant naturellement que ces abrutis de la Poste ont logiquement dû adresser à ce monsieur mon propre courrier, je commence par rechercher son nom dans les Pages Blanches. Je fais chou blanc. Etape suivante: je me dis que ce monsieur possède peut-être un compte Facebook et je tape son nom dans Google. Mazette! 400 résultats.
Je m'attendais à tout sauf à ça. Il s'avère que le monsieur dont je viens de recevoir le courrier est le numéro 2 de la DGSE. C'est sûr que je ne risquais pas de trouver ses coordonnées dans l'annuaire ou chez ces piétineurs chroniques des politiques de confidentialité de Facebook. Et dire que le renseignement français vivait juste à côté de chez moi...
Donc, Big Brother français, si vous me lisez, si vos moteurs de recherches m'indexent, sachez que j'ai du courrier de nature banalement administrative et non compromettante à transmettre à votre numéro 2. Et que, si possible, j'aimerais bien récupérer mon courrier au passage.
Sapajous d'australopithèques de postiers d'eau douce, mille sabords de moules à gaufres d'anacoluthes, Tonnerre de Brest. Sont à peu près aussi utiles qu'un amiral de bateau-lavoir.
Je vous l'ai dit, ça n'arrive qu'à moi ces trucs-là.