Candle in the wind
Je dois dire que je n'ai pas un très bon pressentiment concernant cette nouvelle année 2011 qui commence avec fracas du mauvais côté. Peut-être parce que je suis malade non-stop, j'ai bien dit non-stop, depuis la mi-septembre. Ca a commencé par la coqueluche, que j'avais déjà eu étant enfant (alors que j'étais vaccinée) et, lorsque les maladies infantiles frappent à l'âge adulte, c'est toujours plus catastrophique. Alors avec mon asthme, je me suis fait quelques peurs bleues: ça commence comme une quinte de toux, ça finit en asphyxie, et on se demande dans un moment de panique, "je ne vais quand même pas crever aussi bêtement toute seule chez moi au milieu de la nuit?". Merci SOS médecins et, heureusement, la réponse est non. Ensuite, alors que je n'étais pas encore remise de la coqueluche (je ne le suis toujours pas), j'ai enchaîné une gastro, la grippe et puis une laryngite. Alors que je n'ai jamais perdu ma voix de toute ma vie, cela fait un mois entier que je suis aphone. J'ai déjà pris six fois des antibiotiques depuis septembre et l'hiver ne fait que commencer. Ah et puis il y a eu la très grave infection aux deux yeux qui m'a transformée en Frankenstein en trois heures le jour de Noël. Je vous passe les détails gore. Mais c'est vrai que ma joie ne pouvait être complète en cette Nativité sans un aller-retour aux urgences. Bref, à force d'être malade sans discontinuer (en dépit de cela, je n'ai manqué que trois jours de travail), je suis assez affaiblie et mon moral commence à en prendre un coup.
Et puis il y a eu ces ennuis administratifs qui m'ont ôté le sommeil. Depuis le mois d'août, je n'ai jamais eu un karma de malchance aussi infernal. Après les vacances en Thaïlande ratées, j'ai eu le plaisir de me faire avoir successivement par l'architecte que j'avais embauché puis par le courtier de la CAFPI qui devait négocier mon prêt immobilier et qui m'a baladée pendant deux mois jusqu'à ce que je découvre qu'il n'avait pas fait les démarches en mon nom qu'il prétendait avoir faites. Avec l'architecte, j'ai eu gain de cause, mais pas avec la CAFPI qui a honteusement couvert les agissements de son courtier en dépit des preuves que j'avais accumulées contre lui et de l'intervention de mon avocat. Résultat: je me suis retrouvée sans prêt bancaire alors que le délai imparti (la clause suspensive) était écoulé. Au lieu d'être indulgents, ce qui était une possibilité, les vendeurs de l'appartement se sont montrés assez immondes et ont engagé une procédure contre moi alors que je ne cessais de transmettre des attestations prouvant ma bonne foi. La banque auprès de laquelle j'avais déposé mon dossier bancaire ne donnait plus signe de vie, sous prétexte d'être débordée par l'afflux de demandes de prêt en raison de la fin des mesures gouvernementales. Et lorsque les vendeurs menacent de vous traîner devant les tribunaux pour vous forcer à payer une paire de centaines de milliers d'euros, la vie prend soudain un tournant vers le mode panique.
Il y a aussi eu la découverte que dans ma future copropriété, le syndic bénévole (octogénaire) est gravement incompétent. Hélas, la majeure partie de la copropriété, préférant ignorer la Loi, le défend. Bref, je n'ai pas encore emménagé que je me fais déjà détester par mes futurs voisins parce que j'ai mis les pieds dans le plat et menacé d'engager une procédure auprès du Tribunal de Grande Instance compétent pour faire constater ses graves manquements. Car pour couronner le tout, la situation est urgente: un ravalement doit être effectué d'urgence car des morceaux de béton des balcons supérieurs s'effritent. Malgré cela, il est ahurissant de constater à quel point les gens sont des moutons.
Le 29 décembre, j'ai signé chez le notaire, et récupéré les clefs de mon futur chez moi, ma joie sérieusement entamée par les événements. Dans l'intervalle, j'ai aussi trouvé un acquéreur pour mon studio, ce qui est une bonne chose. Et c'est un vrai gag, depuis quelques jours, c'est comme si mon appartement savait que je le désertais: les joints de la baignoire ont noirci en une semaine, le robinet de l'évier de la cuisine s'est mis à fuir, j'ai remarqué que le parquet avait travaillé et grinçait par endroits et pour finir, la porte du placard m'est restée dans les mains hier (merci fixations plastiques premier prix).
Le 31 décembre, j'avais une fièvre de cheval et je ne tenais pas debout, mais des amis ont eu la gentillesse de littéralement me traîner hors de chez moi pour aller dîner. Je les en remercie. L'un d'eux a eu une parole qui m'a touchée: "un vingt-cinquième de toi, c'est toujours mieux que pas de toi du tout."
Enfin voilà, à la lecture de mes petits tracas, vous comprenez peut-être mieux le silence des derniers mois. Ce n'est pas un abandon du blog, c'est juste que je n'avais pas le coeur à écrire ce que je pouvais écrire.
(suite dans le prochain post)