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blog different
29 septembre 2007

Quand j'étais petite

  • Quand j'étais petite, les fèves de la galette des rois étaient en céramique, voire en faïence, et pour les galettes des rois de plus de quatre personnes, il y avait deux fèves. Une fois, on avait même trouvé cinq fèves dans une galette pour dix.
  • Quand j'étais petite, le seul numéro d'appel surtaxé était le téléphone rose.
  • Quand j'étais petite, le dimanche, on faisait ses courses au marché parce qu'ailleurs, tout était fermé.
  • Quand j'étais petite, on pouvait dormir les soirs de match de football dans les quartiers populaires.
  • Quand j'étais petite, les chefs d'entreprises ne faisaient pas de fautes d'orthographe.
  • Quand j'étais petite, il y avait des crémiers et des poissonniers dans chaque rue commerçante.
  • Quand j'étais petite, un klaxon, ça servait juste à prévenir d'un danger.
  • Quand j'étais petite, on avait froid l'hiver et chaud en été.
  • Quand j'étais petite, les premiers schtroumpfs valaient quatre francs cinquante. Aujourd'hui, on a de la chance de les trouver à sept euros.
  • Quand j'étais petite, on reconnaissait les personnes âgées parce qu'elles comptaient en anciens francs et en milliers de centimes.
  • Quand j'étais petite, seuls les touristes parlaient une langue étrangère dans la rue et, dans les services après-vente, on vous comprenait quand vous exprimiez vos doléances. Inconnues au bataillon les télévendeuses perdues en dehors de leur laïus appris par coeur et de leurs argumentaires types.
  • Quand j'étais petite, la Poste passait trois fois par jour à Paris: 9h, 11h et 16h. Aujourd'hui il n'y a plus que 9h30.
  • Quand j'étais petite, les lettres étaient faites de papier, on y examinait l'écriture des gens, les pleins et les déliés, on conservait les timbres, on commentait sur l'originalité du papier à lettres.
  • Quand j'étais petite, on disait "une paire de blue jeans".
  • Quand j'étais petite, les gens faisaient des albums photo.
  • Quand j'étais petite, les écoles proposaient des cours de cuisine et de couture. On mangeait les gâteaux à la fin du cours de cuisine et à la fin de l'année de couture, on défilait dans nos créations.
  • Quand j'étais petite, la carte orange était orange.
  • Quand j'étais petite, les matières nobles régnaient: le chêne massif, la laine, le 100% coton. La polyamide, le spandex, l'élasthanne, le lycra, le médium: qu'est-ce que cela pouvait bien être?
  • Quand j'étais petite, on ne se demandait pas ce que la peau mangeait, on buvait les acides de fruits, et les radicaux libres... ne pouvaient être que des activistes politiques épris de grands espaces.
  • Quand j'étais petite, tout le monde se déguisait pour Mardi Gras. En Italie, la tradition voulait que les enfants fassent mine d'assommer les passants avec de gros gourdins en plastique.
  • Quand j'étais petite, les mots de l'accabit de "meuf", "rebeu", "keum" et "kiffer" ne se mettaient pas dans le dictionnaire et les académiciens ne fumaient pas la moquette en se prenant pour des "djeuns".
  • Quand j'étais petite, à l'opéra, "dépoussiérer les classiques", ça n'impliquait pas que le metteur en scène demande à la Soprano de faire mine de tailler une pipe au Ténor devant deux mille personnes.
  • Quand j'étais petite, une "délocalisation", on ne savait pas en quoi ça consistait.
  • Quand j'étais petite, les gens mettaient leurs beaux habits noirs pour les enterrements et, après, ils portaient le deuil ou un bandeau noir sur le bras.
  • Quand j'étais petite, à la campagne, en Ecosse, l'une de mes amies se rendait à l'école en poney.
  • Quand j'étais petite, on n'avait pas la culture du jetable: les chaussures étaient ressemelées, les collants reprisés, les matelas retapés, et les bébés langés dans du coton lavable.
  • Quand j'étais petite, les médias payaient les journalistes, on embauchait les photographes et chaque rédaction digne de ce nom employait des grands reporters tous frais payés. Aujourd'hui, on exige des piges, des photographes indépendants qui facturent, et on compte sur des "journalistes citoyens" sans expérience pour couvrir le Tiers-Monde depuis leur pays. Aujourd'hui, l'Agence Reuters couvre quotidiennement l'actualité de la Bourse de New York depuis Bangalore en Inde.
  • Quand j'étais petite, les entreprises qui faisaient des profits ne licenciaient pas, et personne n'avait entendu parler des fonds de pension américains.
  • Quand j'étais petite, les études avaient un sens; si on avait des diplômes, on avait la garantie d'un travail.
  • Quand j'étais petite, la France était prospère.
  • Quand j'étais petite, on pouvait critiquer publiquement les religions, au nom de la liberté d'expression.
  • Quand j'étais petite, il y avait les bons points et le tableau d'honneur, et on se levait lorsque l'enseignant pénétrait dans la classe.
  • Quand j'étais petite, à l'école, on apprenait par coeur les départements, les chefs-lieux et les sous-préfectures, ainsi que les affluents et les confluents des rivières.

Je vous avais bien prévenus que j'étais une vieille conne nostalgique.

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Commentaires
Z
Tu es juste réaliste, un manque de quelque chose. Peut être aussi un peu d'amour, en quête de vérité aussi, d'humanité, de respect, de confiance. Mais surtout de RESPECT.<br /> <br /> J'étais un peu plus grande que toi en ce temps là et je m'étais dis "mais suis je vieille à ce point pour être nostalgique" je pensais qu'il n'y avait que mes grands-parents qui pouvaient penser cela et maintenant nous voilà à faire comme eux mais avec un constat plus dur.<br /> <br /> En ce temps là quand j'étais chez ma grand-mère, et que les chambres n'étaient pas chauffées, je prenais ma brique qui était enveloppée dans un journal pour que la chaleur reste le plus longtemps possible, nous la mettions au fond du lit et ensuite nous nous glissions dans le lit et au-dessus de nous un édredon super volumineux, des draps parfumés à la lavande. <br /> <br /> Et les histoires racontaient le soir par les personnes âgées que nous écoutions avec beaucoup d’attention comme des enfants sages que nous étions ….. <br /> <br /> Parlons du café qui chauffait sur le poêle ; le matin il était bien frais, mais au fur et à mesure des visites d'ami(e)s, ma grand-mère ajoutait de l'eau et de la chicorée pour que toute la journée le café soit prêt. Les ami(e)s venaient sans attendre l'invitation, un bonjour amical, un sourire, le café bu ils repartaient heureux d'avoir partager un moment convivial.<br /> <br /> On se parlait en ce temps, on s'écoutait aussi, on prenait le temps. <br /> <br /> Et parfois le soir (la télé n’était pas encore le maître des salons) on se réunissait pour écouter la radio et entendre le journaliste présenter l'actualité ou les catastrophes n’étaient pas à la une. <br /> <br /> Il y avait les émissions "Les mystères du soir" que pour ma part j'écoutais avec ma grand-mère le mardi soir dans mon lit bien douillet, j'avais peur car cette émission racontait des choses étranges, mais j'étais très attentive en ce temps là. Et ma Grand-Mère veillait sur mon sommeil et mon bien être.<br /> <br /> On peut continuer, à vos claviers (hé oui on n'écrit plus BD tu as raison, ou sont les lettres manuscrites, pleines de charme, du plaisir à découvrir une écriture, les pleins et les déliés, etc....). Hum ! le temps des lettres d’amour ou d’amitié que l’on pouvait lire et relire en étant « toute chose » en imaginant la main aimée écrire avec délicatesse pour transmettre des émotions bien plus fortes qu’un mail ….. <br /> <br /> J'adore ton blog il est super, divers et variés. Merci pour tout cela. Chui un tout petit peu mais vraiment un tout petit peu plus grande que toi, mais tellement encore dans le monde magique …..<br /> Bise BD
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2
Quand j'étais je n'étais pas grand...<br /> <br /> Je n'imaginais pas vivre au delà de quarante ans. La limite des gens jeunes à l'époque.<br /> <br /> Et surtout <br /> il y avait plus de grands que de petits,<br /> aujourd'hui il y a plus de petits que de grands.<br /> <br /> Sinon peu de nostalgie, j'essaye de voir ce qu'il y a de bien aujourd'hui.<br /> <br /> Par exemple les transports :<br /> Ma carte orange est orange, alors que<br /> dans les temps anciens j'avais des tickets bleus deux par jour de la semaine, un pour l'aller et un pour le retour. <br /> Les sièges étaient en bois pour les pauvres secondes classes comme moi, alors qu'aujourd'hui tout le monde est en première sur des sièges plus confortables.
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C
Quand j'étais petite, à peu près au même moment que toi, les choses semblaient avoir un sens et la société, des règles. Aujourd'hui, tout fout le camp et je suis vieille, sûrement, pour avoir écrit ça...
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S
Quand j'étais petit, j'étais persuadé qu'à trente ans je serais marié avec deux enfants !
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B
j'en ai rajouté!<br /> <br /> Merci pour le gentil commentaire.<br /> <br /> BD
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