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blog different
30 avril 2005

Rêve n°1: Mes nuits sont plus frêles que vos jours

Au programme du petit déjeuner ce matin : aspirine extra forte et café vanillé. J’ai encore fait des folies de mon corps cette nuit et, premier constat, au réveil, ça donne mal à la tête.

Mes lunettes s’embuent à chaque gorgée de café brûlant ; ce liquide-là fait du bien.

J’ai rêvé qu’en compagnie de mes anciens co-élèves de l’Ecole Active Bilingue, l’on se retrouvait embarqués dans une sorte de périple touristique un peu extrême à travers l’Amérique du Sud (sauf que certains passages se déroulaient dans le désert australien, mais c’est pas grave ; ce qui est sympa dans les rêves, c’est qu’on ne se pose pas trop de questions sur les téléportations multiples dont on se rend capables).

Ce rêve faisait suite à un autre, tout aussi déjanté, dont il a hélas balayé les détails en lui succédant, non sans bien sûr laisser çà et là quelques traces de causalité éparses les joignant tous deux. Sinon, ça serait moins drôle... Donc, par moments, j’avais des relents d’une histoire d’amour avec un robot (qui n’était robot qu’à mi-temps, le reste du temps, c’était un magnifique brun musclé), avec quelqu’un qui vomissait en arrière-plan, et une fille psychopathe qui nous harcelait, sauf qu’au début je croyais que c’était mon alliée et que c’était le type qui était le psychopathe. Et en fait, c’était l’inverse. Et il y avait une odyssée à travers Paris la nuit, d’un Trocadéro surdimensionné, sous les feux d’artifice, à une Porte de la Villette (en réalité dans le XVIIème, juste à côté de Pigalle), et d’un dernier métro manqué à des galères en taxi.

Ah oui, j’ai oublié l’essentiel : le brun avait des pouvoirs magiques ; mais il avait besoin de moi pour les actionner. Quand la psychopathe rappliquait, il me faisait signe, moi je disais quelque chose comme « marteau », et il se retrouvait avec un grand marteau à la main (genre le marteau du Troll dans Buffy, pour ceux qui connaissent), dont il se servait pour expédier la tarée au fin fond de la galaxie. Mais bon, après elle revenait, parce que, c’est bien connu, le héro ne meurt jamais, mais les méchants sont des sacrés durs à cuire aussi. Dommage que les détails aient été gommés, parce que j’ai gardé une vague sensation que l’histoire romantique avait une saveur intéressante. 

Et tout cela, bien sûr, ne s’explique aucunement par mon larvage télévisuel d'hier soir. Où dans Nip/Tuck, le personnage de McNamara se tape avec acharnement une poupée gonflable qui finit par devenir une femme réelle (j’adore cette série, pas froid aux yeux, et de loin la moins politiquement correcte du petit écran). Et où dans PJ, une jeune inspectrice vomit à répétition en découvrant des choses pas catholiques dans la cave d’une animalerie (je vous passe les détails).

Bon, revenons au second rêve.

Nous sommes nombreux à faire « l’excursion », alors, on nous divise en deux groupes, et chacun va faire l’excursion après l’autre. Notre groupe débute par une marche dans une sorte de mangrove asséchée, qui fait place au désert. Le moniteur nous prévient qu’il ne faut pas s’endormir, parce qu’il y a des mini-fourmis rouges venimeuses qui piquent et qu’un moment d’inattention, et on est morts. Bref, quand vient le moment de faire une pause, on monte la garde à tour de rôle. [Ca me rappelle vaguement l’année des méduses lorsqu’on a traversé le Canal de Corinthe en bateau en 1981, et qu’on était obligés de monter la garde à tour de rôle à chaque fois que quelqu’un se baignait. Ma mère pêchait des oursins pour les manger crus sur un rocher... et après, elle passait des heures à se retirer les piquants des doigts à la pince à épiler... Ah, c’était le bon temps.]

Là encore, je ne suis pas célibataire, j’ai un petit ami (qui ressemble fâcheusement au beau brun du rêve précédent). C’est bizarre, la configuration de ce désert ; il y a des amas de rocs qui forment des petits îlots, et le groupe se répartit pour les investir, à raison de quatre personnes par îlot. Mon ami monte la garde. Et tout à coup, on entend des bruits inquiétants : le moniteur donne l’alarme en nous disant de regarder autour de nous, qu’il peut s’agir d’un serpent à sonnette sous nos pieds. En réalité ce sont des insectes géants, et je suggère qu’on fasse usage du marteau du précédent rêve, mais les insectes sont inoffensifs et ils s’en vont.

Sur notre îlot, il y a une fille qui s’ennuie, et elle dit qu’elle va aller faire un tour. On est au bas d’une grande pente sableuse, et derrière, il y a le plus grand barrage du monde, le barrage d’Itaipu (Paraguay), que l’on doit visiter le lendemain, alors que le premier groupe y est déjà et se tapera le désert et la mangrove après nous. Pendant ce temps, j’avise un truc qui dépasse du sable et quand mon ami tire dessus, une magnifique guitare ornée de motifs élaborés façon Desperado émerge du sable. Ca tombe bien, il se trouve que mon ami est guitariste.

La fille revient, en nous disant qu’elle a marché pendant une heure, mais qu’elle n’est parvenue qu’à mi-pente, parce que le sable est trompeur et qu’en fait, c’est vachement loin. Ca ressemble à la Normandie et ses plages de sable mouillé et dur avec la mer retirée jusqu’à l’horizon pendant les grandes marées basses d’équinoxe. Faut marcher des kilomètres pour pouvoir se baigner.

Bon, on lève le camp. Evidemment, la distance que la fille a mise une heure à parcourir, on la fait en dix minutes, parce que, on l’a déjà dit (suivez un peu !), le sable c’est trompeur. On arrive en haut de la pente, et derrière le désert, y’a le barrage avec des millions de milliards d’hectolitres de flotte qui bouillonne, l’air pas content.

L’on est en surplomb, et je vois l’autre groupe, qui a pris place sur des sièges au dessous du barrage, façon salle de cinéma (ou façon visite des Studios à Hollywood avec les effets spéciaux). En bas, il y a une rambarde, puis un dénivelé énorme, puis une sorte d’écluse avec un second petit barrage. Notre groupe reste sur la berge, mais moi je monte sur un bateau à roue du Mississippi style Tom Sawyer, en compagnie d’une rouquine indéfinissable qui prend la barre. Sans crier gare, les vannes du barrage s’ouvrent dans un grand hoquet, et là, on se retrouve comme dans La Tour Infernale, à se prendre les milliards d’hectolitres sur la tête. Ceux qui étaient mal accrochés sont emportés. Et à notre grande horreur, notre bateau à aube est emporté avec. On se dit que la rambarde va le retenir, mais non, et il fait un vol plané énorme. Je me dis que ma dernière heure est arrivée, que l’on va s’écraser sur la partie écluse en dessous, et qu’en prime on va finir noyés sous les trombes d’eau qui continuent de s’écouler du barrage. Mais notre bateau tient le coup, il rebondit sur l’eau (en fait, il ressemble à un hovercraft Calais - Douvre parce qu’il y a une partie noire genre coussin d’air dessous). La rousse et moi soupirons de soulagement, quand tout à coup, nous voyons d’énormes vagues à nos trousses qui menacent de nous fracasser contre l’écluse. Je garde mon calme, je lui dis que ça doit être prévu pour. Mais je ne vois nulle part de bouées de protection sur l’écluse pour empêcher que l’on se fracasse dessus.

Nous sommes happés par le ressac des vagues. Je vois un homme barbu passer à la nage sous la poupe du bateau, tentant d’échapper aux flots déchaînés. Je me dis qu’on va lui passer dessus, qu’il va y rester, mais il rejoint la berge algueuse et des personnes le tirent de l’eau. Les vagues s’apaisent, le barrage s’est momentanément refermé et l’eau a cessé de s’écouler : nous sommes sauvés. Nous mettons pied à terre, et nous croisons la monitrice du premier groupe, trempée, affolée, qui en a réchappé, et compte et recompte le groupe. Il en manque. Pour la rassurer, je lui dis qu’il y en a plein qui sont tombés à l’eau et que ça m’étonnerait qu’ils aient tous survécu.

Je ne comprends pas le but de cette excursion gratuitement meurtrière (franchement, elle abuse cette compagnie de voyages), mais c’est au tour de notre groupe de prendre place sur les sièges en haut du barrage. Je me dépêche de m’asseoir, me disant que les vannes vont bientôt se rouvrir. Je cherche alentour de quoi me cramponner, mais il n’y a que les sièges, sans la moindre prise. D’autres spectateurs débarquent, papotant, prenant leur temps, sans avoir conscience que d’un instant à l’autre ils vont se faire surprendre par l’ouverture du barrage. Je suis un peu rassurée en me disant qu’ils vont faire tampon et qu’ils seront les premiers à être emportés. Au pire des cas, je pourrai toujours me raccrocher à eux. Tout à coup, le sol se dérobe et se met à trembler, l’eau gronde et le barrage commence à s’ouvrir. Suspense, vais-je être arrachée de mon siège et propulsée dans des tourbillons d'eau ? Et paf, pile à ce moment-là, je me réveille. 

Et après ça, on s’étonne que je sois drainée le matin. Je voudrais bien vous y voir, moi, au barrage d'Itaipu.

Rétrospectivement, je me dis que ce rêve était une superbe parabole de la vie.

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